Enaro 2014

Enaro 2014

maandag 9 mei 2011

Dublin - Jour 3

Bonjour à tous!

Aujourd’hui, rendez-vous comme convenu au Siège du RIA (Reception and Integration Agency). Teresa m’attendait avec un café et mes badges d’accès au bâtiment qui n’a rien à envier à nôtre Siège central. Le département asile occupe un demi étage et j’y ai été accueilli par une bonne partie de l’équipe, qui, tout comme chez nous est composée de plus de femmes que d’hommes. L’accent irlandais n’est pas évident mais je commence à m’y faire. Quand on a pris l'habitude du West-Vlaams, on est prêt pour tout ;o)

Les choses sérieuses ont commencé de suite et j’ai reçu une longue présentation du système d’accueil Irlandais. Toutes les places d’accueils sont organisées par des compagnies privées. L’administration s’occupe de la négociation des “contracts” que nous appellerions conventions, du contrôle du respect des cahiers de charge, du budget de même que du management des places disponibles. Ce n’est pas à proprement parler la même chose que le Dispatching, le RIA reçoit les “Sunday night report”, l’équivalent hebdomadaire de nos rapports de disponibilités, en prend note et transmet les dispos à l’ORAC, dont je parlerai un peu plus loin.

Je n’ai pas la place ici pour lister l’ensemble des différences entre nos organisations, mais retenez que si l’essence de la mission est la même, les aspects pratiques sont fondamentalement différents. Les centres répondent tous aux mêmes exigences et présentent aux demandeurs d’asile le même Règlement d’Ordre Intérieur, édité d’ailleurs par le RIA. J’en ramènerai un exemplaire (qui existe en français). L’accompagnement social ne se fait pas dans les centres mais est prodigué par les centres sociaux régionaux, sorte de CPAS à l’échelle régionale.  La gestion des conventions ici est purement commerciale. Teresa, responsable du "contracts department" est une vraie business woman. Le principe comme elle me l’expliquait est “they need us as we need them”. Dès lors, s’installe une sorte d’équilibre dans l’attribution des partenariats. L’Irlande connaissant une forte diminution de son nombre de demandes d’asile, les compagnies mettent l’accent sur la qualité de leur hébergement, afin de rester en lice pour l’attribution des contrats. Certains même ont des certifications ISO de même que différentes certifications de type “Awards”. Je recevrai demain pour mon plus grand plaisir davantage d’informations au sujet des standards de qualité. Je ne vous cache pas à quel point il est passionnant de plonger ainsi dans une gestion de réseau tout à fait différente.

Au niveau de l’hébergement, plusieurs options sont retenues. Ainsi, il existe des centres organisés par les compagnies privées dans des propriétés de l’Etat (château, casernes, ...), dans des anciens hôtels privés et dans des camps de caravanes (que je vais visiter demain). Peu importe le mode d’hébergement, les standards et exigences sont les mêmes. L’argent de poche (19,15 euros par adulte et 9,60 pour les enfants par semaine) est distribués dans toutes les structures et nulle part il n’est possible de cuisiner. Tout comme chez nous, un système de permissions est mis en place, les DA risquant de perdre leur place d’accueil si ils quittent le centre pour plus de 10 jours (comme nos “no-show”). Des transferts disciplinaires sont organisés, mais de manière fortement différente. Un système de plaintes complexe mais manifestement efficace est en place. J’aimerai pouvoir vous expliquer tout cela en détail mais je devrais pour ça y passer la nuit...

En matière de gestion du réseau, la pratique est différente de par la “nature commerciale” des partenaires. Pas de TRAC mais des sortes de workshop thématiques. Pas de groupes cibles véritablement identifiés, la gestion des MENA’s n’étant pas de leur ressort. Le service d’aide à la jeunesse prend tout en charge les concernant. Seuls les hommes isolés vivent dans des centres à part. La problématique principale en matière de gestion du réseau est exactement à l’opposé de la nôtre. En effet, le RIA est contraint de réduire constamment sa capacité d’accueil, ce qui n’est pas sans poser de problèmes puisque les contrats sont conclus sur une base souvent annuelle. En plus de cela, chaque fermeture de structure d’accueil affecte l’économie locale fortement impliquée, ce qui complique la tâche en cette période de forte récession en Irlande. Teresa me disait que par contre, les compagnies disposant de tout le matériel et du personnel nécessaires, elle serait en mesure d’ouvrir 1000 places en une semaine, ce qui laisse rêveur ;o)

J’ai eu la chance de partager le tea-break avec les collègues du RIA qui avaient, pour l’occasion, préparé des Irish cakes... Un délice... Nous avons beaucoup ri, les personnes ici sont aussi agréables qu’accueillantes.

L’après-midi, je me suis rendu en compagnie de Rob à l’ORAC (Office of the Refugee Applications Commissioner), l’équivalent de notre Office des Étrangers et du CGRA. Cela ressemblait étrangement aux bureaux que je connais, de la salle d’attente au système de prises d’empreinte EURODAC. Particularité, ici, pas de dépistage obligatoire de la tuberculose suite à un arrêt de la Cour Suprême relatif à la discrimination. De la pure poésie. Comme chez nous, la demande d’asile est enregistrée (dans une base...Lotus Notes) après une brève première interview et les DA reçoivent une sorte de petite carte d’identité valable 6 mois, équivalent de notre annexe 26 et de la carte orange. Ils reçoivent également nombre de brochures dans leur langue expliquant les différentes étapes de la demande d’asile, les modalités de recours, etc. Une fois tout cela en ordre, ils reçoivent leur désignation vers un centre, document qui ressemble étrangement au nôtre. Les demandeurs d’asile ne reçoivent pas de tickets de transports mais sont acheminés en minibus vers les structures d’accueil. J’ai longuement discuté avec mon homologue locale qui, avec une patience admirable, a répondu à toutes mes questions avant d’à son tour me questionner longuement sur notre fonctionnement.

J’ai profité de quelques minutes libres pour jeter un oeil sur les chiffres du jour chez nous et j’ai vu avec plaisir que l’équipe du dispatch a pu trouver une place pour tout le monde!

A titre de comparaison, l’ORAC a aujourd’hui enregistré 3 demandes d’asile...

Je pense que j’ai assez parlé pour aujourd’hui!

Allez, je l’avoue, mes collègues du Dispatching me manquent...

A demain...


Stephen Green park tôt ce matin...
J'adore cet endroit et ne sais pas pourquoi...


1 opmerking:

  1. dag aurelien!
    fijn je hier te lezen; het is ginder boeiend, dat is duidelijk! mooi weer, fijne mensen en lekker eten - dat klinkt een beetje zoals het hier is...
    ik ben goed aangekomen - dank voor de vraag - en lees dat jij het ginder ook goed maakt. fijn zo! Hou het zo - geniet ervan en tot ziens, hier!
    kathleen

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